Après avoir présenté le cadre historique dans un précédent article, voici une brève description du cadre géographique de ma chronique de l’Appel de Cthulhu.

Arkham est une ville située dans l’état du Massachusetts, à une trentaine de kilomètres au nord de Boston, et une vingtaine au sud de Newburyport. On y accède facilement en train depuis l’une ou l’autre de ces villes, mais aussi en bus ou en voiture grâce à l’autoroute 1 qui passe à proximité. La ville est construite de part et d’autre du fleuve Miskatonic, qui donne d’ailleurs son nom à la vallée entière. De ce fait, il est aussi possible de venir à Arkham en bateau de petite taille. Le climat de la région peut se montrer assez capricieux: les orages sont fréquents en été et en automne, et les tempêtes hivernales sont parfois violentes. Les températures varient beaucoup au cours de l’année: elles peuvent descendre jusqu’à -12 degrés en hivers, et atteignent facilement 29 degrés en été. Les pics plus faibles ou plus élevés sont possibles, mais restent exceptionnels.

La ville a été fondée au 17e siècle par des colons fuyants la paranoïa puritaine de Salem et de Boston. Son passé se ressent dans son architecture, et les anciennes demeures de style victorien, géorgien ou fédéral côtoient des maisons plus modernes. À ce jour, la ville compte un peu plus de 20 000 habitants, et est administrée par le maire Joseph Peabody depuis plusieurs années.

Arkham est une ville tranquille et calme. La plupart des commerces ouvrent de 8h à 17h durant la semaine, ainsi que le samedi en fonction des magasins. La fermeture le dimanche est une règle absolue, y compris pour les restaurants. Ces derniers ferment généralement vers 19h, car les Arkhamites trouvent dans l’ensemble que l’idée de manger à 20h relève d’une décadence peu chrétienne. L’essentiel du travail des forces de polices, composées d’une petite trentaine d’hommes, consiste à distribuer de simples amendes et à réprimander les farces étudiantes qui dégénèrent. Bien sûr, il arrive que de véritables crimes soient commis, mais ils sont relativement rare, et impliquent presque systématiquement des immigrés ou des vagabonds. La ville compte 6 écoles et 2 lycées publiques, ainsi que 11 églises en activité. Plusieurs lignes de tramway permettent d’y circuler facilement, même sans disposer d’une voiture.

La prestigieuse université Miskatonic assure à Arkham une renommée nationale, voir internationale: même s’ils restent largement minoritaires, il n’est pas rare de croiser un étudiant étranger sur le campus.  De nombreuses disciplines sont étudiées et enseignées, et les laboratoires contiennent tout le matériel et les équipements nécessaires pour conduire des analyses ou des expériences. La bibliothèque est aussi très fournies et certains de ses rayons n’ont rien à envier à Harvard ou Cambridge. Le président de l’université, le Dr Harvey Wainscott, s’est présenté aux élections municipales du 6 novembre 1928, mais a dû s’incliner face au maire sortant, Joseph Peabody. Son rival n’ayant remporté la victoire que de quelques centaines de voix, Wainscott a d’ores et déjà annoncé qu’il continuerait à briguer la plus haute fonction municipale.

Le quartier nord de la ville abrite certains de ses plus grands manoirs entourés de jardins ou même de parcs. Il s’agit aussi d’une zone commerciale et financière contenant de nombreux bureaux de professions libérales. Les lieux les plus intéressants inclus le Tower Professionnal Building et ses 7 étages de bureaux, les gares ferroviaire et routière et les locaux des deux journaux d’Arkham, la Gazette et l’Annonceur.

Le centre-ville est densément construit, et principalement peuplé par les classes populaires. Aux abords du square, on trouve cependant quelques majestueux manoirs. La plupart des services publiques d’Arkham sont regroupés ici. Ils comprennent l’hôtel de ville, le tribunal, la bibliothèque municipale, le poste de police et la caserne des pompiers. Ces bâtiments arborent tous un style classique, avec des grandes colonnes et des frontons, à l’exception de l’hôtel de ville de conception géorgienne.

Le quartier est contient plusieurs grandes et riches demeures qui ont cessé pour la plupart d’être entretenues, certaines étant au delà de toute réparation possible. À mesure qu’on approche du fleuve, les rues déformées par les racines se font plus étroites, et les maisons se font modestes et se resserrent. Dans l’ensemble, la zone a une allure miteuse et délabrée. Les quelques Noirs d’Arkham vivent ici.

Le quartier marchand porte bien son nom, puisqu’il abrite presque les trois quarts des commerces de la ville. Les docks s’y trouvent aussi, ainsi que le vieux cimetière boisé.

Le quartier du fleuve est l’ancien centre des affaires d’Arkham, et contient donc un nombre non négligeable de commerce. Les maisons y sont modestes, anciennes, et s’entassent le long des rues. Beaucoup d’immigrés originaires d’Europe de l’est vivent ici.

Le campus est le quartier le plus important d’Arkham, puisque la majeure partie de l’activité économique de la ville tourne autours de l’université et de ses besoins. En plus de l’université proprement dite, la zone abrite plusieurs résidences à l’usage des étudiants et des professeurs, des bâtiments administratifs, le gymnase Axton, l’hôpital universitaire, ainsi qu’un musée d’exposition.

French Hill est une zone résidentielle, où certaines des plus anciennes maisons de la ville dominent depuis la colline des demeures plus récentes. Contrairement à ce que son nom laisse entendre, le quartier est majoritairement peuplé d’Irlandais cohabitant avec la communauté polonaise. Le second gymnase de la ville, principalement fréquenté par des boxeurs se trouve ici, ainsi que le garage de l’université.

Le quartier résidentiel est le plus respectable d’Arkham. La majorité de ses habitants sont plutôt aisés, mais on y trouve aussi des résidents moins fortuné ou même relativement  pauvre. Les manoirs et les maisons plus modestes se côtoient, mais sont toutes bien entretenues. Une rue comporte toutefois des maisons anciennes plus délabrée, parfois vacantes et souvent dépourvues d’eau courante, d’électricité ou de gaz. En périphérie de la zone et de la ville, se trouvent d’anciennes fermes désormais inutilisée et laissées à l’abandon.

Le quartier sud se trouve sur un sol bas et marécageux. L’air y est lourd et humide en été, et froid et humide en hivers. Les bâtiments s’y entassent les uns sur les autres, et ne sont parfois rien d’autre que des taudis. Quelques Irlandais et Polonais y vivent, mais les Italiens forment la communauté la plus importante et la mieux organisée. Mal éclairé, le quartier est surpeuplé, bruyant, et habité par les citoyens les plus pauvres d’Arkham. Le manoir de la Société des historiens et l’institut psychiatrique du Dr Larkin se trouvent ici, ainsi que le cimetière actuellement utilisé.

Les environs d’Arkham sont très ruraux, et les maisons cèdent rapidement la place aux fermes, puis à la landes et aux bois. Deux lieux dignes d’intérêts pour les Arkhamites se trouvent cependant à la périphérie de la ville. Le premier est le terrain d’athlétisme, qui comporte entre autre un terrain de football américain avec des tribunes et un diamant de baseball. Le second est le terrain d’aviation où il est possible de faire un baptême de l’air, ou même de prendre des cours de pilotage.

Plusieurs villes et villages parsèment la vallée du Miskatonic autour d’Arkham. L’une de ces localités, une ville de pêcheurs nommée Innsmouth n’a pas bonne réputation. Ses habitants ne sont pas accueillants et la plupart arborent une dégénérescence caractérisée par des yeux globuleux, une bouche trop large et un corps voûté, conséquence d’une épidémie qui dévasta la ville au siècle dernier et dont elle ne s’est jamais remise. De nombreux Arkhamites estiment en outre que la consanguinité de leurs voisins a accéléré la propagation de ce « Masque d’Innsmouth », à moins qu’elle n’en soit à l’origine et que l’épidémie l’ai aggravé.